12 mai 2008

Je m'en fous d'y passer






Arrivée à Berlin. On rejoint un pote allemand qui vit ici. On prend le métro aérien puisse bouffe des saucisses dans un parc avec des marginaux et des chiens. On rejoint une pote, on fait un peu de bicyclette dans ses couloirs, on commence à tiser et tout à coup tout s’enchaîne. En une nuit j’ai bu plus de bières qu’en une semaine à Copenhague, arpenté plus de pubs qu’en 3 jours à Londres, arnaqué plus de caissières de supermarchés qu’en un an à Lille, assisté à plus de bastons que lors d’un 1er mai à Fælledparken, draguer dans plus de kebabs qu’en un mois à Roskilde. Le reste c’est crécher dans un club jusqu’à 8 dum à se démembrer sur de la minimal, se réveiller dans un appartement géant qu’a pas coûté un sou, entendre pendant sa douche à l’eau froide de la minimale sur une radio de variet’, se réchauffer auprès du poêle dans la chambre, se prendre un brunch vers 15h et tout recommencer.

Ville de jeunes. Ils sortent la nuit, ils ont la ville dans les yeux et le bide, ils sont les tueurs à gage de l’Avenir. Un guerrier n’est jamais aussi beau que lorsqu’il se relève, une nation casse la baraque au sortir d’une guerre. Ben voilà, Berlin renaît de ses cendres. Berlin est grise, gelée, presque fade. Mais au détour des rues, entre les kebabs à deux euros et les murs d’appartements graffités, tu sens ce qu’est en train de passer. Quelque chose comme une petite brise qui s’infiltre partout et emporte la ville avec elle.

Tu décides de garder ta capuche dans le club mais quelqu’un porte déjà une cagoule, tu décides de pas traverser dans les clous mais tu te rends compte qu’il y a tout simplement pas de clous, tu penses tout cogner en rentrant dans le tram avec ta teille à la main et tu te rends compte que les mamies et le chauffeur tisent aussi, tu décides de faire quelque chose d’inouï mais une fois de plus t’arrives un temps trop tard. « T’as une idée ? Je l’ai déjà eu l’année dernière », cette phrase de Para One résume pas mal Berlin. Si t’enlèves le côté arrogant. Berlin. T’arrives en voulant frimer et tu te prends dans la gueule cette réalité : d’une, sur une échelle de coolitude t’es à la masse. De deux, si t’es à la masse c’est parce qu’à Berlin y a pas de coolitude. Oublie la coolitude, le but c’est de se laisser aller, de faire ce que tu veux. Londres t’appartient pas si t’y es pas depuis six mois. Au bout de deux heures à Berlin tu comprends que si tu le décides, si t’as les burnes, tu restes, t’as plus qu’à relever les manches et tendre la main et tu tiendras le monde dans la paume, tu le serreras fort, tu seras plus grand que les autres, tu seras plus sage aussi.

Porte tes lunettes de soleil en cul de bouteille dans le club, porte ton tee-shirt noir sans manche imprimé aigle royal, transpire, pue la transpiration, dort sur le dance-floor. Personne te jugera, juger c’est trop XXe siècle et Berlin a planté sa tente dans le futur.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

une ville du futur où les types portent des survet des années 80, les bandeaux de tennis de leurs parents et les t-shirts psyché de McEnroe. c'est ça Berlin, c'est un gros paradoxe, c'est une ville intemporelle, une ville qui se fiche pas mal du temps finalement... c'est une vrai tuerie, ça te décape

Anonyme a dit…

Berlin c'est comme manger la petite cuillère à l'envers, comme te prendre une cuite dans une teuf de bourgeois avec de la pisse sur tes pompes, c'est comme te torcher le cul avec du papier de verre, c'est crever dans le caniveau et qu'on te rende hommage en grandes pompes.
Rijsel

Guill@ume a dit…

Si c'est Para One qui le dit !

Dim. a dit…

RIJSEL RIJSEL RIJSEL RIJSEL RIJSEL

Coline a dit…

"Nich jeder Berliner ist umbedingt Aggresiv
Doch jeder Berliner ist hier weil er die Stadt liebt
Weil sie Kraft gibt
Weil es dir Macht gibt
Und glaub mir dass Gott das echte Berlin nur bei Nacht sieht"

Anonyme a dit…

tu veux du sexe?

Serviette de Mickey a dit…

"Ils sortent la nuit, ils ont la ville dans les yeux et le bide".

On devrait vraiment être amis.