3 mai 2008

On prend tout ce qu'on peut



« On agi sans mobile », « on frappe au hasard »


Tu l’auras compris, je parle du clip de Stress. Je l’ai découvert sur Brain, puis sur la Supérette, j’ai lu les textes et les comments avant de voir le clip. Je m’attendais à un truc ultra violent. Premier point maintenant que je l’ai vu c’est quand même pas de l’ultra violence non plus.

Le clip est un peu décevant, les blousons Justice symbolisant un peu Disney qui déboule dans la cité. C’est le premier reproche que je ferais je crois, je repense à Signatune et ce qui m’irrite c’est que les beaufs comme les cailles sont récupérés par des bourges ou pire par des mecs frais. Mais passons. Je me suis ensuite dis bon le côté on fout le bordel sans raison je crois que ça fonctionnait dans les années 90, depuis La Haine jusqu’à Du Rire aux larmes. Mais depuis que Coline m’a montré le clip de Kery James je me dis que ce clip de Stress fait par Romain Gavras appartient à la décennie précédente. Cautionner les émeutes de novembre 2005 parce que la merde dans laquelle sont les jeunes de banlieue le justifie, c’est désuet. On sait aujourd’hui que c’est fini ça, aujourd’hui faut retrousser ses manches utiliser le système pour s’en affranchir ensuite. Ce qu’on répète assez sur ce blog d’ailleurs. Anyway, le clip de Stress arrivait donc après la bagarre, un coup manqué, un anachronisme. Une erreur.

Et soudain je me suis retrouvé sur le MySpace de Romain Gavras. Et la musique de son profil c’est Quand on arrive en ville, de Starmania. Et du coup tout s’est un peu éclairci. Les deux phrases que j’ai mises sous le clip sortent de cette chanson. D’autres : « qu’on égratigne vos Jaguar », « Si on vit pas maintenant demain il sera trop tard ». Je comprends donc que le film director a voulu reprendre ce morceau de Starmania en en faisant un clip, en réactualisant Balavoine et tout ça. Faire le parallèle entre les années 80 et la merde d’aujourd’hui. Et j’aime Starmania, j’aime Balavoine. Alors voilà le thème et l’esprit du clip sont dépassés je maintiens. « C’est peut-être qu’on est débiles, c’est peut-être par désespoir » : Quand on arrive en ville, morceau fait au tournant des années 80, appartenait au tournant du millénaire. « Et partout dans la rue je veux qu’on parle de moi […] Devenir une idole » : Le Chanteur de Balavoine, morceau fait la même année, appartient au 3e millénaire. Romain Gavras a tapé dans le bon réservoir mais pas au bon endroit.

Mais on me dira pour ce coup-là fallait que ça corresponde au morceau de Justice. Vrai. Mais je trouve que le clip et le morceau lui-même disent des choses différentes. Stress n’est pas Quand on arrive en ville. C’est peut-être le problème, ce problème qui fait qu’on sait au fond pas trop quoi penser de ce clip, pas trop quoi en dire. Le mieux c’est de l’avoir vu, puis de rien en penser, puis de rien en dire. Raté.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le clip est mauvais, y'a pas à en débattre.

Unknown a dit…

moi je l'aime pas non plus

Coline a dit…

commentaire qui évite l'écueil du "tout polémique" pour trouver un rapprochement documenté et intéressant!

Paco les-bons-tuyaux a dit…

Super ton rapprochement entre Starmania que j'affectionne au passage et le clip de Justice que j'adoube pas mal aussi.
très fin et intelligent d'essayer de lire entre les lignes pas comme les connards qui parle d'un "clip laid".

Je vends du rêve

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