29 avr. 2008

Frôler le paradis


Post exceptionnel, il faut que je vienne te parler de ce morceau. Tu connais RAFALE, le duo breton qui t’as fait mouiller sous les bras et entre les jambes avec notamment Au Secours. Et tu connais Tacteel, que je ne présente pas. Je viens t’annoncer que le second a remixé le premier, et que j’ai pu écouter « ce morceau ».

Ce morceau me fait peur, je l’écoute en boucle depuis trois heures alors que je suis censé être en examen. À 3.33min, la chaleur sereine se propage soudain alors que t’étais encore nerveux. À 5.28min après t’avoir fait miroiter le ciel, le morceau te prend la main, t’emporte avec lui. On parle bien de voler. Ce morceau fout 2000 ans d’Histoire à plat, ce morceau te fait voler, sans avion, sans ballon. À 6.41min tu rentres dans l’hyperespace, t’es un peu étourdi, quelque chose appuie sur tes tempes, c’est la vitesse, c’est la grandeur, quelque chose parcours ton dos, c’est l’ivresse d’un ascenseur. Câbles lâchés. Et à 7.38, sans que t’ai rien prévu, tu te retrouves propulsé à la vitesse de la lumière. Et plus rien n’existe, t’en n’a plus rien à foutre, les yeux fermés, seul entre toi-même et l’Univers, les hommes peuvent crever, tes potes peuvent claquer, ton mec ou ta meuf peut se pendre tu t’en bas les cojones t’es déjà dans une autre galaxie.

RAFALE remixé par Tacteel t’emportes aussi loin que d’où « ce morceau » vient. T’habites à Dol-de-Bretagne et ce morceau vient d’Amérique. T’es sous le joug allemand et ce morceau vient te libérer à coups de bubble-gums et de viols dans la grange de ton père. Ce morceau c’est tout à la fois, c’est l’oasis que t’espères même plus après avoir piétiné cinq nuits dans le désert, ce morceau c’est l’étoile filante que t’as guetté pendant une heure avec ta zouz pour pouvoir la ramener chez toi ensuite. En effet, ce morceau traverse le ciel, comme Booba il déboule en vaisseau spatial, ce morceau est un météore, une boule de feu et d’or qui traverse l’Espace et éclaire les peuples. Ce morceau c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de tes attentes, de ces heures langue pendue à attendre la prochaine pépite. Ce morceau c’est une pépite façon menhir trouvée dans une flaque d’eau brillante, ce morceau tes potes vont vouloir te le piquer, ce morceau quand les gens vont apprendre qu’il rôde en ville, va réduire la contrée à feu et à sang. Ce morceau est un temple, un endroit safe, un asile, dans ce morceau tu risques plus rien, dans ce morceau tu te retrouves. Ce morceau est une religion, ce morceau créera des guerres. Ce morceau est pour toi. L’Humanité est condamnée mais ce morceau te sauvera, te sauvera toi.

Alors écoute-le :


RAFALE - Rock it (Tacteel remix)


Maintenant les infos que tu dois foutre dans ton paquetage avant de tracer direction le soleil. L'EP de RAFALE, l'EP de tes rêves sort mi-Mai. Dans les bacs et sur Itunes.

L'illustration-pochette ? Akroe

Le groupe ? RAFALE

Le label fou furieux ? RISE

Si t'as encore des doigts : Tacteel

28 avr. 2008

J' suis comme une balle


Fais pas toc toc défonce la porte couilles bien calées dans le froc
T’essuies pas sur le paillasson crade le salon à ta façon
Baisse pas les bras effleure le ciel déflore-le jusqu’à faire saigner les draps
Arrête de bredouiller tu dois gueuler si fort que tes potes doivent mouiller
Tiens-toi droit comme un i les bossus connaissent pas la couleur du toit
Fous les autres au chômage envoie-leurs les huissiers supprime-leurs le chauffage
T’attardes pas sur une défaite l’inertie mérite une balle dans la tête
Te vautres pas dans le divan on se lève avant l’aube quand on est vivant
T’attaches à personne c’est pas les mains liées qu’on fout des claques qui sonnent
Te rassasie pas s’il en reste à grailler c’est pas pour les autres mais bien pour toi


Seth Gueko - La famille Mesrine (Myspace)

15 avr. 2008

J'écris mes textes en taule


Salut, je m’appelle Morten. Je suis Danois, je vis dans un kollegiet, une résidence étudiante, à Roskilde (DK). Depuis quelques années maintenant la ville est envahie par des Chinois. Nos exportations de porcs dépendent d’eux alors mon pays courbe l’échine et on se tape des Chinois qui viennent, s’inscrivent dans une école mais ne parlent même pas Anglais, viennent juste pour faire du sheuca en distribuant des journaux tous les matins à 4 dum. J’en ai marre des Chinois.

Un jour ça va péter. Faut me comprendre, ils écoutent de la pop dégueulasse à fond dans leur chambre, lavent jamais après qu’ils ont foutu le bordel dans la cuisine commune à faire cuire des morceaux de gras et des pommes de terre dans des bacs cradoss. J’en peux plus de croiser leur sale gueule dans la rue, à la gare, partout. Ils restent entre eux, te disent pas bonjour. Alors je dis pas bonjours non plus. Parfois des trucs disparaissent dans la cuisine et je suis sûr que c’est eux. Y a même des Chinois de 12 piges qui traînent là et je comprends pas comment ils sont arrivés là ni de quoi ils vivent. Je vis en dehors du monde dans mon monde mais fallait quand même qu’ils viennent nous faire chier.

Un soir je rentre bourré d’une soirée à la Student House du coin. Personne dans les rues. J’ai dans ma poche l’ouvre-bouteille qui nous a servi à dégommer la dizaine de bouteilles torchées ce soir. Je suis d’humeur assassine, « d’un froid caniculaire », j’aperçois au loin une silhouette fébrile et laborieuse en vélo, avec une carriole. Banco. Un enfoiré de Chinois qui s’en va faire sa besogne. Je me fous en travers de la piste cyclable, ce con freine brusquement, complètement ahuri. Je le pousse de son vélo le fous au tapis ambiance Médina de Marrakech. Il lâche un cri sourd et se débat au sol, je l’enchaîne avec des balayettes ambiance fée du logis il se cambre et fous ses mains sur sa caboche. Je sais pas ce qu’il s’est passé il a dû se débattre alors j’ai sorti l’ouvre-teille et j’ai frappé ses flancs avec. J’avais la rage et je suis assez lourd, j’ai dû filer une vingtaine de coups en criant des insultes qu’il comprenait pas. Les flics ont déboulé dans ma chambre ce matin, ce con de Chinois est à l’hôpital dans un lit douillet mais apparemment dans de sales draps. Bien fait pour sa gueule. C’est lui qu’est étranger et c’est moi qui suis en cellule. C’est comme si à chaque fois qu’un Chinois débarquait un Danois partait en zonz. Je sais pas quand je sortirai, dans cinq, dix, vingt ans, ça dépend si ce con a la fausse/bonne idée de caner, mais je sais qu’à ce rythme quand je sortirai ce sera plus le Danemark mais la Chine.

10 avr. 2008

Destiné à briller pas à m'éteindre


Post musique. Hou tu t’y attendais pas. Un groupe, deux morceaux, un bain de sang. « Envoyé pour piller villages, villes et campagnes // Khô j’ai la tête dans les nuages et la bite dans le champagne ». À croire qu’un groupe a enfin relevé cette phrase missile Stinger. PILLAGE. Le principe c’est d’arriver dans le game, de violer femmes et enfants, et de repartir avec les fouilles pleines à craquer de khalis.

Premier morceau : Die for your ass. Ce morceau a quelque chose de vaste, ce petit côté Madison Square Garden qu’on retrouve que trop rarement. T’auras plus besoin de te lever pour voir la finale du Super Bowl, tu pourras juste foutre ce son et t’auras toute la team des Patriots qui jouera dans ta piaule. Mais le pire dans tout ça c’est que Die for your ass est déjà un classique, parce qu’il mûrit comme un grand vin, sans même que ses auteurs y touchent.

PILLAGE - Die 4 ur ass


Second morceau : un remix de Ninaninanana. Tu mets ton casque sur tes oreilles, tu fais chauffer le moteur de ta bécane tranquillement, à filer des frissons à un malentendant et à 1min56, au moment où tout le monde manque de s’évanouir, tu déboules en moto débridée dans Aquaboulevard. Le parcours est fléché t’as plus qu’à te laisser glisser tu crées l’émeute à la piscine tu fais crisser les pneus sur les toboggans, à mille à l’heure dans l’Aquamikaze.

Ninaninanana - PILLAGE remix

ps : pour participer à l'abordage et getter sa part du butin : PILLAGE!

1 avr. 2008

J'attends plus l'argent je vais le prendre


Mai 2008. Le temps va vite même si je passe mes journées à essayer de le doubler en lui faisant une queue de poisson. Je suis tombé sur le C dans l’air sur les lycéens rêvent-ils de 68, et je vois ce mec, pull bleu pâle col en V, chemise blanche à carreaux, barbe, lunettes, physique de phacochère, représentant de l’UNI, et cette meuf en face, cheveux relevés, mal attachés, qui s’appelle Julie et qui représente un syndicat étudiant de gauche. J’entends l’un dire que la CGT a manipulé les masses pour lancer Mai 68 et l’autre dire que les mouvements de jeunes actuels sont pas défensifs, et je me dis que c’est normal qu’on s’en sorte pas.

J’entends des lycéens de bonne foi avec Mai 68 dans les pupilles et dans le cul qui braillent « Soyons réalistes demandons l’impossible » et qu’ont pas compris qu’être réaliste aujourd’hui c’est pas demander l’impossible, parce qu’il viendra pas si tu restes dans ton canapé à écouter Damien Saez ; l’Impossible tu prends ton teaucou, tu te lèves tu vas le débusquer quitte à agresser sur le parcours, et tu le ramènes en le tirant par les cheveux.

Mai 68 on en n’a plus rien à branler tout simplement parce que c’est dans le passé et qu’on a les yeux cloués sur Demain et sur ce qu’il y a après. ¾ des Français considèrent que leurs chiards réussiront moins qu’eux mais que mes parents soient prévenus il est fort probable que je réussisse encore plus qu’eux. Aller encore plus loin.
Quand j’entends quelqu’un me dire qu’il a peur de l’avenir je lui rétorque sans attendre que pour ma part c’est l’avenir qu’a peur de moi. L’Avenir balise parce qu’il me voit grossir dans son rétroviseur. Et c’est quand plus de gens penseront la même chose qu’on aura fait un putain de pas.