8 oct. 2007

Run before we change our mind




Casquer Mercos, gardes baraqués, clebs, pûtes privées,
Sauver les miens des galères sur le pavé,
Des G.A.V, des gens gavés, crevés d'entraver,

dans mon quartier je veux entendre Avé.


Soirée triple anniversaire : Martin (Fra), Flavius (Rom), Anne-Marie (Can). Tous plus âgés que moi. À Saint-Cast je suis un des plus vieux de notre bande de potes, ici, ça change. Flavius, 25 ans, un quart de siècle. Le monde va beaucoup trop vite. Déjà plus d’un mois ici. J’avais jamais été à l’étranger aussi longtemps, la France me manque tout ça, mais j’ai déjà peur que l’année s’achève. Putain un mois de fait, plus que neuf à peu près. C’est violent d’être loin de son pays, mais j’en veux encore plus. J’ai acheté deux bières au 7-eleven, pour 30 couronnes. Soudain envie de saigner mon portefeuille, ou lâcheté continuelle me poussant à ne jamais me rendre en soirée sans m’assurer un minimum de tise, je sais pas.

Deux heures ont passé. Je me suis bourré de pâtes aux langoustines (sous plastique hein) avant de partir pour cette soirée, mais pendant la première demi-heure je crois que je me suis gavé de cacahuètes et de chips en parlant de Busy P avec Sebastian, « you know Ed Banger ? Justice ? Ok, he’s the boss of the label, you see ? », parce que cet avant-dernier vient mixer à Cph en novembre. Une amie danoise me disait que nous Erasmus, on avait des soirées tout le temps. C’est vrai. On trouve des raisons, des excuses sous chaque cannette de Tuborg vide. C’est dire. Arnas est fatigué. Je me rends compte qu’on est en train de danser sur du Mylène Farmer ; oui, vraiment, j’ai quitté depuis longtemps la réalité. Lâcher de ballons, je ne sais pas d’où ils sortent, mais les Espagnols sont forts pour les surprises. Ballons en forme de zgueg’, alors tous les mecs se foutent des ballons phalliques entre les jambes, en dansant sur, sur, Début de soirée (là, c’est à cause / grâce à moi). Beaucoup de gens prennent des photos, j’ai les yeux un peu grillés par les flashs successifs. Je fais tourner mes bras, en prenant des photos aléatoires, dont on peut voir les résultats. Deux Lettonnes se rapprochent explicitement de deux Italiens. On apprend la victoire de la France, on crie dans tous les sens, mais peu de résonnance, normal en même temps, entre Espagnols, Italiens, Allemands etc.

Deux heures ont passé. On fait des glissades dans la cuisine sur de la bière renversée. Bronte est vénère pour son équipe qui s’est fait battre par les Anglais, je l’accompagne pendant qu’elle se soulage en assénant de grands coups de pied dans un frigo, qui portera longtemps les marques des talons de ma poto australienne. Pas mal de personnes nous rejoignent, une douzaine dans la mini cuisine, improvisation d’un foot avec des capsules cabossées. Je remonte un peu à l’étage. Les deux Lettonnes chopent les deux Italiens ; sur la terrasse Victor chope une Allemande. Je tente de passer Kiss n Fly
, mais énorme flop : pas de branchitude dans les parages, grande respiration d’air frais. Nerrea me confesse qu’elle a de la famille qui vit à Bordeaux, en France. Je m’extasie aussi exagérément que sincèrement. Une bouteille de vin est renversée par terre. Je finis d’attaquer la bouteille de cheap Martini planquée depuis le début dans mon Eastpack rose. Plus de bières dans les frigos, et même plus dans mes poches arrière. Je fatigue un peu, on a commencé à boire à 14h aujourd’hui, pendant la visite de la Carlsberg brewery. On a d’ailleurs volé quelques verres. Souvenirs éternels. Je rentre, sans plus ou moins l’avoir décidé. Des Espagnols font tourner des foulards dehors sur le gazon gelé.


En ce moment en France certains s’enflamment pour des mots : « rigueur », « détail », « faillite », « guerre » ; ici on ne finit pas même nos phrases, « Ok, I see what you mean », tout passe par-delà les mots, tout s’échange plus directement, plus généreusement, plus chaudement. C’est bon d’être dans un pays d’heureux.


ps : pas de lien pour Début de soirée et Mylène Farmer, juste Surkin ; désolé !

5 commentaires:

Unknown a dit…

je suis sure que c est toi ki l'a renversé le vin.

Si un jor je fais un fete chez moi tu es interdit d eastpasck mec! :D

sylvain a dit…

mec,c'est trop fou. Parole de canadiens

sylvain a dit…

mais sinon je suis d'accord, une fois loin de chez soi on exacerbe la perception des subtilites de SON pays.. (j'exclue M Farmer)

Anonyme a dit…

J'ai arrêté dps longtemps de renverser des teilles... Cet été.

Sylvain, ça te va tellement d'être Canadien, en fait.


(dimitri)

sylvain a dit…

personne n'est canadien ou, c'est un accident.