30 déc. 2007

En attendant le jour J


On est à Lille, j’ai mon propre appart’, je mets des sweats à capuche, je relâche la pression, je mange des kebabs, je prends des cours d’œnologie, je fais beaucoup de photos de paysages, je sors avec des filles que j’apprécie pas, j’ai une équipe, je me bourre la gueule à la bière la moins chère avec mes potes après les cours, mes potes viennent de Boulogne s/ Mer, de Fontenay-du-94, de Limoges, d’un lycée de Jésuites à Lyon, je sors avec des belles, avec des moches, je sors avec plus personne, je mange des fricadelles dans des brasseries, j’écoute Para One La Caution et Yann Tiersen, c’est fini la radio, je découvre Le Clézio, ma meilleure amie part en Inde, je débute un roman sur Saint-Cast, je fantasme sur l’île de Batz, je suis centriste, je hais Sarko, je hais la Gauche, je convertis l’entourage, je ne vomis plus en soirée, dans l’amphi les meufs me prennent en photo avec leur portable, je fuis les caméras qu’on braque même pas sur moi, je vois Ségo en meeting, Bayrou en meeting, Sarko sur la place de la Concorde, je réussis mes partielles, je trouve de vieux bouquins jetés dans la rue, j’ai moins besoin de rentrer à Paris, je mange au moins un kebab par semaine, je vis plus simplement, ça me fait moins chier de croiser des gens en allant à Sciences Po le matin, je kiffe ma classe, je kiffe le Ricard, j’ai besoin d’aller en Bretagne au moins deux fois par an, je lis de plus en plus de livres sur la mer, je veux prendre tout ce que j’ai pas pour ensuite prendre le large.

On est au Danemark, mes potes viennent de République tchèque, d’Allemagne, d’Australie, du Canada, je passe mes journées à la library du campus, je me la colle à 19h tout de suite après, je parle en Anglais, je pense en Anglais, je rêve en Anglais, je fais des balades au bord du fjord bleu noir rosé gris clair, premières mises en pratique, je m’achète pas de nouveaux vêtements c’est fini de miser sur les sapes, je joue à GTA2 avant de me coucher c’est fini de miser sur la tendance, j’écoute Johnny Hallyday comme Gainsbourg, Céline Dion comme Edith Piaf, Booba comme Liszt, Kap10 Kurt comme Cher, c’est fini de miser sur Fluokids, je fais 3/4h de vélo par jour, c’est fini de rester planter dans le canapé, je distribue des journaux la nuit, je traîne avec des vrais, mes potes écrivent pour BeHype, bossent chez RISE ou à la SNCF, étudient au Brésil, en Ecosse ou à Saint-Denis, mes potes se la collent ou font des gosses, habitent à Delhi, viennent de Singapour du Japon, j’ai un blog, j’écoute Au Détour du monde tous les dimanche sur France Inter, j’ai une amoureuse, une vraie, je me promène à vélo dans les champs Bretons avec elle, on grignote des calzone à l’aéroport de Copenhague, on goûte au bord des bassins du château de Versailles, j’habite à Roskilde, on s’aime tous, ils vendent de la vodka à la cantine, je vais en Suède, je suis de droite pour un moment, je m’achète une deuxième bibliothèque pour mes livres parce que la pression monte, j’aime pas bosser j’emmerde les administrations la paperasse, je jure que par Zola, Booba, Kennedy, Le Clézio, depuis Loti je me dis que moi aussi faut que je trace, c’est que le début mais dans le métro ou à vélo tu me verras j’ai le regard droit parce que j’avance de la tête au siècle.


Booba boxing (Thaï)




(* Kennedy - Flashback)

25 déc. 2007

Seize piges j'ai peur de personne


On est au lycée, première partie, je fais du basket, j’écoute Tha Dogg Pound, Snoop Dogg et Eazy-E, je suis pote avec Mehdi, et tous les fumeurs de joins de ma classe, mais j’ai jamais fumé, j’écoute Max de Fun à avoir la gueule cernée le lendemain, je taggue avec Thibaut dans l’ancien immeuble Axa, je choisis SES, je fantasme sur les meufs en L au bahut, je connais pas Damien Saez, je me lève à 4h pour regarder les Lakers gagner sur Canal +, Fubu me sponsorise, Mme Cartier fait briller nos yeux en nous parlant de Victor Hugo, j’écris mes premiers trucs, mots d’amour pour Laura, je textote Marine le soir, mais j’ai pas le cran de lui parler la journée, j’ai abandonné la natation, deux fois par semaine je fais de l’athlé, je taggue le stade de Croissy pendant mon footing, je lis Radikal, je les entasse sous mon lit, on me remarque pas en cours, je marche seul dans la rue, je fais une fixette sur Ghost Dog de Jarmusch, je me crois incompris mais c’est des conneries.

On est au lycée, seconde partie, je me laisse pousser les cheveux, je m’achète des polos rose Lacoste, je vire mes Iverson pour des Converse, j’écoute FG, je me mets ma première race, j’en ai honte, je réitère, je sors aux Planches, je chope des meufs en soirée, je découvre Beigbeder, les L de mon lycée s’intéressent à moi, je décroche 20 en natation avec les cours, mes parents se séparent, je parle de Loft Story avec mes potes, mes jeans se serrent, je me reluque chaque fois que je croise un miroir, les meufs trentenaires me reluquent dans le train chaque fois qu’elles me croisent, je vais pas manifester contre Le Pen, je veux aller à Deauville, je m’inscris sur Zepeople, les maigres sont à la mode maintenant, je note les meufs sur une échelle de 1 à 5, je me crois dans la catégorie 5, je traîne dans Paris désormais.

On est en prépa, je lis La Recherche, j’aime La Recherche, je me couche à 2h tous les mercredis, j’écoute Fuzati, je me demande avec mon pote Antoine, pourquoi je vis, je porte des chaussures italiennes, un imper beige, des jacquards, mes cheveux poussent toujours, je cite Montherlant en public, je bois une flasque de whisky avant d’entrer dans chaque soirée, je suis dédaigneux, j’écris des poèmes noirs et crépusculaires, je me ramasse des 6 sur 20 en Histoire XXe, mon avenir est aléatoire, je squatte la bibli de Versailles avec Geoffroy, j’aime la Bretagne, je traîne dans des appart’ trop grands, avec des filles trop riches, je sais pas si je suis à gauche ou à droite, j’aime pas vraiment les gens de ma classe, je reste statique et fasciné devant La Toilette de Lautrec, je découvre Saint Ex, j’aime pas les intellectuels, je veux devenir le roi du Cab’, je me dis que j’ai le droit d’être superficiel parce que je sais par ailleurs ce que veulent dire « thuriféraire », « apotropaïque », « valétudinaire » ou « palinodie », je me crois sincèrement au top à cette époque.



Snoop Dogg - Sensual seduction



(*Kennedy - Flashback)

20 déc. 2007

Donne moi toutes tes billes


On est en primaire, première partie, je pleure le premier jour, le deuxième jour j’encaisse les bons points, le troisième jour je refoule Allison. J’ai une coupe au bol, des lunettes devant mes yeux marrons, je porte des baskets dont l’arrière clignote uniquement pendant trois semaines, je me trimbale avec une banane bicolore pleine de billes dans la cour, mon père me corrige parce que je déchire mes jeans toutes les semaines, je commence à nager, à comprendre un peu, quand un pote fait tomber sa trousse de pogs on se rue dessus et on le pille, loi de la cour, je crache dans la langue de bœuf qu’on me sert à la cantine, je cartonne en CE2, je suis amoureux de Lisa, je lui cours après à la déli délo, j’attends l’été pour frimer en tee shirt, j’ai un paquet de cartes DBZ épais comme un poing de boxeur, je longe le grillage de la cour tout seul, les meufs m’offrent leurs billes pépites, on a peur de Jason dans les caves de l’école, on est une bande de potes, nos parents sont potos, on termine nos anniv à la pizzeria du coin.

On est en primaire, seconde partie, j’aime Louis XIV, j’ai toutes les images de l’album panini Le Roi Lion, je démolis Jean-Maxime parce qu’il a touché ma sœur, je lis tous les Fantômettes, je grimpe aux arbres dans ma résidence avec des petits cathos, je nique tout le monde à la foulée, on se fout de moi à la natation parce que je suis plus maigre que la moyenne, je suis amoureux d’Aline, Aline roule des pelles à William, William est dernier de la classe, je suis vénère, j’ai les cheveux en brosse, la prof nous chourre nos Twix après la piscine, dans l’école on est peu à avoir des jojo’s, je fais plus rire les Elodie et Valérie à la cantine, à ce qui parait je vais réussir mais j’ai juste un petit sourire intrigué à l’idée de rentrer en 6e.

On est au collège, je prends le bus avec les adultes, je me fais tout petit, je sors avec ma première meuf, j’ai les Félicitations pendant quatre ans, je suis en sport-études maintenant, on se bat à la récré contre la Section américaine, je suis délégué de classe, je gagne des Cross, Lore en aime un autre, j’offre le single de Yakalelo a un pote, ma mère m’achète des Ellesse vert foncé, puis des Vans, je suis à la mode mais j’ai jamais skaté, je me fais racketter avec mes potes dans le parc du château de Saint-Ger, je suis 4e au championnats de France, je crache dans la rue, j’écoute Stomy Bugsy, ma prof de Français me dit que je suis puriste, je suis mauvais au concours Kangourou, je fais des feux dans la forêt de Saint-Ger avec mes potes, je me fais courser par un pédophile, je me lève à 6h pendant les vacances pour aller nager cinq heures par jour, je commence à faire la gueule tous les matins devant mes Smacks, je suis enfin respecté à la natation, je choure des sodas chez ATAC, je me fais choper, je recommence plus, je veux tout miser sur le lycée, à tort je veux oublier cette époque.



(*Kennedy - Flashback)

16 déc. 2007

Drapeau blanc toujours au sale


Rentré de Copenhague. Le mec de la SNCF me dit « ouais ils sont tous directs à Châtelet ». À croire que cet enfoiré bossait pour la black mafia de Sevran. Je monte dans le premier RER sans regarder, persuadé que le prochain arrêt sera Châtelet, et rien d’autre. Bref le bleu quoi, le mec qui débute, qui connaît pas le terrain. Le train s’arrête à Parc des Expositions, ouais ça va, un truc littéraire, pépère. Puis tout d’un coup, Villepinte. Je me dis merde, non seulement il s’arrête partout, mais en plus dans des villes bouillantes. Je lève mon regard vers le plan de la ligne, en voyant le truc venir.

Jack pot : la suite de la ligne, Sevran. Sevran un pote de Lille ayant une street kred’ nous avait déterré une vilaine vidéo sur DM. Un truc crasseux, un truc pas propre, un truc de cave, avec des rabzouz vénères sur la fin, qui te courent après dans la tess. On avait beau être dans un loft au chaud on a tous fait dans notre froc en osant pas se retourner. Un papy arabe s’assied en face moi, une bonne tête d’épicier, je lui fais des sourires genre pour qu’il m’adoube, pour qu’en cas d’embrouille il me défende un peu quoi.

Suite des hostilités, Aulnay /s Bois. La ville de Sefyu, rien de moins. Sefyu, le mec sans visage, juste le mec tout noir, qui rappe une marmelade dans laquelle tu trouves des douilles et des lames de rasoir en la mâchant. Autant dire que je m’attendais à voir monter une armée de Sefyu une fois le train arrêté. Autant dire que c’est ce qui s’est passé. Grande envie de chialer ma mère, ma race, j’ai décidé de faire semblant de dormir.

Le Blanc-Mesnil, le train reste en gare trois minutes, portes ouvertes. Je me dis putain mais le conducteur à un pourcentage dans les butins amassés sur la ligne c’est pas possible. Il repart, Drancy. Quand tu parles d’une ville, tu cites le rappeur qui en vient pour faire flipper les potes. Mais ce qui fait encore plus flipper, c’est qu’aucun rappeur connu ne s’est désembourbé de Drancy. La plupart des rappeurs sont pas des dangereux, un dangereux ça rappe pas, ça fait son biz. À Drancy on rappe pas, c’est pour les filles, pour les pédés.

Le Bourget. Terrorisé, je me risque à écouter ce que les mecs d’Aulnay disent derrière moi. Des mecs hostiles, bien foncés, bien subsahariens. « Tain j’ parie qu’il va descendre ici ». Je transpire, ils parlent de moi. Et en même temps je reconnais que la blague est bonne, efficace. Mais je suis pas allé jusqu’à me retourner pour les féliciter.

La Courneuve – Aubervilliers. Nico m’a dit que La Courneuve c’était un ghetto vitrine. Je m’accroche à cette idée au moment où le train s’arrête. Mais la population sur le quai me fait très sérieusement douter. Et puis au cas où La Courneuve n’était pas assez dangereux, y a Aubervilliers pour la même station. J’ai cru voir Mac Tyer sur un toit avec un canon scié pointé sur moi.

J’ai relevé doucement la tête, parmi les 9 stations avant Châtelet, on arrivait dans la tranche à l’eau de rose. Saint Denis ? Même pas peur, y a le stade et les studios TF1. Gare du Nord, carrément la balade, les businessmen de Londres et Amsterdam montent dans le train. Enfin je suis arrivé à Châtelet ; je me souviens quand j’ai commencé à prendre le RER c’était la station craignoss’. Eh ben j’ai jamais été autant content d’y arriver.


Sur le quai du RER A vers La Défense j’ai bombé le torse. Je crois même avoir bousculé un mec en rentrant dans mon train qui me ramenait sain sauf et féroce dans ma banlieue chic.




(* Booba - Numéro 10)

13 déc. 2007

Ceux qui s' lèvent juste pour pisser


La tuile. Je me connecte sur MSN et qu’est-ce que j’apprends, qu’il y a eu une nouvelle Miss France. J’y ai pas cru au début, j’ai dû demander à mes potes sur MSN : « Mec j’ai vraiment loupé les élections de Miss France ?!? » ; Foucauld et Furet m’ont achevé en me répondant que oui… Mon événement télévisuel du mois de décembre, l’apogée de la fin de l’année bien avant les 120 minutes deeeeeee…Bonheur !, tout d’un coup passé sans même que j’ai pu m’en rendre compte.

J’aurais voulu acheter le télé-7-jours comme avant. Mater les gueules et les descriptions de toutes les candidates, avec ma sœur me foutre de la gueule de Miss Poitou parce qu’elle ressemble à un gendarme, ou de Miss Gascogne parce qu’elle fait un BTS Langues proche-orientales. Ensuite on aurait pris un bic Forest Hill pour faire nos pronostics, en étant persuadé qu’on aurait bon quelque part. Ma sœur aurait misé sur Miss Martinique mais en connaisseur, en bourlingueur je lui aurais confié qu’il y avait déjà eu une noire y a deux ans et que le public n’en voudrait pas d’une nouvelle si vite. On aurait noté tout ça sur des feuilles qu’on aurait ressorti le grand soir.

Ah le grand soir... Le dîner en famille complètement bâclé, le Cousteron englouti devant la météo pour pas louper la bande-annonce vue une dizaine de fois déjà, et puis le dessert préparé pour l’occaz, un Banana Split pour éviter les mousses aux fruits. Générique de début, trompettes, musique kitsch, images rosées et brillantes sorties d’Amour Gloire et Beauté, la soirée retransmise depuis un grand théâtre que je connais pas à Montauban ou à Saint-Etienne. Et puis Jean Pierre Foucauld qui maltraite les assistants en direct. L’émission qui se déroule dans cette ambiance de mariage middle class américain. Les scènes tournées à Marrakech, les sourires email Diamant. Puis le moment où tu sens l’ennui venir mais sans le savoir, sans le comprendre… mieux que la question coquine de Reichmann, arrive le défilé en maillot de bains ! Toutes les Miss, sapées dans les mêmes maillots qu’on vendait dans les années 90 par pelletées sur la plage des Salines en Martinique. Attendre qu’une trébuche, se moquer tout en matant du coin de l’œil le boul de Miss Auvergne qui tourne sur elle-même et repart se figer. Et puis l’épilogue, ton papier de pronostics en main lors du dénouement, les larmes au bord des yeux quand celle qui était ton poulain gagne. Tu te dis putain quand même ça a beau être ce qu’on en dit c’est tellement de bonheur pour elle. Et le grand vide quand l’émission s’achève, quand ton Banana Split est fini, que t’as plu qu’à aller te coucher, tout seul.

Ces dernières années j’avais faibli un peu, je feuilletais plus que vaguement le programme télé en matant les têtes. Et puis je me pointais 1/4h après le début de l’émission, croyant que j’avais mieux à faire genre lire Mon Frère Yves ou Au Bonheur des Dames. J’écoutais pas les estimations à mi-parcours, je me foutais de la gueule des commentaires éclairés de Smaïn et de Christian Karembeu. Mais au fond, tu parles, il a fallu que je sois au Danemark pour comprendre combien cette soirée Miss France pesait pour moi. Là je sais qu’elle est passée, j’attends plus rien télévisuellement de ce mois de décembre. J’ai maté la fin de la cérémonie sur Daily Motion mais ça suffit pas quoi. J’ai plus d’horizon, plus de repères, je vais me faire chier à en mourir en rentrant à Paris.

À moins que ma sœur l’ait enregistrée. Mais je veux pas y croire de peur d’être plus déçu qu’une première Dauphine.

(* Booba - Animals)

4 déc. 2007

J' veux la gloire sans la rançon


J’ai tout compris un jour en lisant un post des Fluokids. Le mec avait précisé « l’accordéon étant de fait interdit sur Fluokids ». J’aimais l’accordéon, je me suis dit merde, ces mecs la jouent fraîcheur, on n’aime pas l’accordéon, on n’aime pas Villefranche-sur-Rouergue, on n’aime pas La chance aux chansons, on n’aime pas Scott, on n’aime pas sa meuf qui chante dans des mariages et des karaokés et sait qu’elle percera, avec ou sans la Star Ac’.Bref, tout ça pour parler de Johnny. Toi tu l’appelles Johnny Hallyday, et encore, quand par hasard t’en viens à parler de lui. Mais tu te rends compte que là en tapant son nom, Word le souligne même pas d’un trait rouge ? Johnny dans le dico mon gadjo, Johnny la France bien avant toi qui n’arrivera jamais en gare.

J’ai tout compris un soir en rentrant bourré d’une soirée allemande à Roskilde. Foucauld m’a parlé de Johnny, j’ai pas compris tout de suite. Puis je me suis souvenu de Jean-Philippe, le film sur Johnny. Je me suis souvenu que j’avais aimé le film, quoi qu’en pensaient les bobos. J’avais vue une émission intello un soir sur France 3, un chanteur bobo lançait qu’il préférait Eddy Mitchell à Johnny ; du haut de mes dix sept ans j’approuvais sans broncher. Mais en fait autant pas se voiler la face, Johnny est le meilleur un point c’est tout. Johnny c’est comme quand la France bat l’Italie, tu peux te lâcher, hurler, transpirer, redevenir animal. Mais Johnny c’est aussi Quelque chose de Tennessee, le mâle un peu torturé, un peu las parfois d’avoir sur les épaules autant de masculinité et de kilomètres dressés dans la Vallée de la Mort. Johnny enfin c’est les deux en même temps, c’est Requiem pour un fou, une chute en gueulant et en chialant. Autant le dire Johnny c’est le Perfecto, le tatouage aigle ou loup-garou, la bière, la Route 66 en Harley entre Williams et Barstow le menton et les avant-bras recouverts de poussière ocre, ou en fait la cabine de camion qui pue le renfermé entre Bergerac et Bayonne. Mais justement c’est ça qui est bon dans Johnny. Je vois tout, le salon avec une dvd thèque remplie de tous les J.C. Van Damme et Steven Seagal, le frigo 60’s criblé de magnets de Rocamadour, Biarritz, La Ciotat, Dijon. Les dimanches aprem à gagner des paniers garnis au Bingo du quartier, les déjeuners sur la table en plastique Castorama sur le balcon à se goinfrer d’une salade composée mais sans riz, devant Les Z’amours avec Jean-Luc Reichmann. Viroflay/Marignane en Super cinq rouge, le melon le rami le pastis sous le parasol, le poster d’Une journée en Enfer, le grand lit blindé de peluches. Ouais, c’est un peu tout ça Johnny.

Il est au Stade de France en 2009, faut faire comme moi, se dépêcher d’acheter sa place.

Le Pénitencier!



(*Booba - Animals)

1 déc. 2007

Putain quelle rime de bâtard

Histoire de remettre un peu de Scandinavie dans ce game.. :


Danmark














Sverige