Je viens de lire un article sur un webzine fashion ; à propos de Facebook. L’article nous dit que MySpace c’est le bonheur alors que Facebook c’est l’horreur. MySpace c’est pour les teubés alors que Facebook c’est pour les lumières. Ca pourrait être entièrement relativisé. Alors rentrer dans le débat je m’en balance, mais tout de même.
Evidemment tout d’un coup les mecs et les meufs qui se prenaient pour les Rois de la night se rendent compte confrontés à des gens qui ont fait des études, qu’au-delà de trente ans rentrer au Baron comme papa dans maman ça sert plus vraiment à grand-chose ; ils en viennent même à se demander si ça leurs a vraiment servi un jour. Une meuf débarquée de MySpace se prendra donc très souvent de grosses claques sur Facebook. Je lisais un jour une phrase moqueuse du genre « et il en est où le binoclard du premier rang en seconde ? », sous-entendu quand je tape amicalement sur l’épaule de mon meilleur négro Teki, l’ancien binoclard doit se faire chier à la campagne avec ses parents et ne même pas connaître les Gentlemen Drivers. Ben j’ai la réponse pour les meufs débarquées de MySpace, le binoclard du premier il en est qu’il sort d’HEC là, et vient de tréren dans une grosse boite d’audit internationale. Alors que toi ben, tu sais pas vraiment, t’essaies de faire un peu de musique, et puis du graphisme aussi, mais t’as des tonnes de projets et tu connais du monde à Paris.
Alors je défends pas non plus Facebook (ni les mecs qui sortent d’HEC). J’y ai débarqué aussi après MySpace, en m’inscrivant avec une amie de mon école, j’y ai zoné pendant six mois sans vraiment saisir le concept. Puis je me suis pris au jeu, j’ai de plus en plus voulu peser en roro sur Facebook. J’ai commencé à mettre des status de plus en plus puissants, j’étais loin devant les mecs qui mettent quatre heures à accoucher d’un « Machin is at home ». J’ai ajouté tout et n’importe qui, des mecs que j’avais vu deux trois fois en seconde, d’autres vaguement croisés en soirée. Bref des inconnus, mais le chiffre montait ! 300, 400 potos… Je suis parti au Danemark pour les études, trop la classe d’avoir déserté le pays, d’être international. Quand mon amoureuse est venue sur Facebook, j’ai fièrement ajouté son nom à côté de « in a relationship with » ; le truc dont j’étais vraiment le plus fier pour le coup. J’ai fait le snob en allant jusqu’à mettre que j’étais ni « other » (socialiste) ni very liberal (sarkozyste), mais moderate, Villepiniste, Strauss-Kahnien, Bayrouiste, la classe quoi. J’ai mis dans quelle école j’étais, par où j’étais passé, parcours de rêve.
J’ai multiplié les applications, la mappe monde pour frimer en montrant que j’avais vécu dans deux pays, et voyagé dans tous les continents, la friend wheel pour que les gens re comprennent bien que j’avais des potes, qu’ils étaient tous plus ou moins liés les uns aux autres, les surnoms, pareil, 28 personnes m’ont nicknamé je te raconte pas la classe, j’étais donc intime avec autant de gens ! J’ai créé des albums photos où j’ai taggé plein de potes, tout devenait concret non mes potes en étaient de vrais, on passait des vacs ensemble. Je me suis fait un top friend, mes khôs m’ont ajouté… La crème, je me suis ajouté aux meilleurs groupes, des trucs qui faisaient frais, des trucs que quand tu lisais « Dimitri D. joined the group nia nia », tu te disais merde je connais pas, c’est quoi ce truc de fou.
L’apothéose ça a été quand j’ai commencé à créer des groupes. J’invitais mes 400 amis et le groupe prenait de l’ampleur, 1,000 membres et au-delà ! J’étais connu sur le Net tain.
Mais Facebook, qu’on soit à Normale ou rédacteur chez Brain, c’est un piège ; en ce moment la mode dans les groupes c’est d’utiliser le fonctionnement du site pour gueuler contre le fait qu’on va utiliser les photos qu’on y publie, les infos qu’on y rend publiques. Ben j’ai envie de leurs dire les mecs, que vous ayez pesé ou pas, que ce soit important ou pas, faites comme Amaury, tirez-vous de là. Moi je m’arrache avant la fin de l’année, c’est décidé. J’ai tout pillé je suis respecté sur le site, le Duc de Facebook, alors je vais me trouver un autre site pour une fois de plus commencer en bas de l’échelle, et tenter de tout kicker avant mes trente ans.
Toute manière le meilleur truc à faire, c’aurait été de pas s’inscrire. Big up à Olivia.
(*Booba - Garde la pêche)